
Comment utiliser efficacement un extincteur : guide pratique pour agir vite face au feu
24/06/2025Pourquoi connaître la classification des feux est essentiel ?
Lorsqu’un incendie se déclare, chaque seconde compte. Pourtant, la réaction appropriée dépend du type de feu auquel on fait face. C’est là qu’intervient la classification des feux, un système simple mais fondamental pour identifier la nature du danger et adapter les moyens d’extinction.
En effet, tous les incendies ne se ressemblent pas : un feu de bois dans une cheminée ne se combat pas comme une friteuse en flammes ou une fuite de gaz enflammée. C’est pourquoi les feux sont classés par catégories normalisées (A, B, C, D, F), en fonction du type de combustible en cause.
Voici pourquoi cette classification est si importante :
- Elle permet de comprendre le comportement du feu (propagation, température, résidus).
- Elle évite les erreurs d’intervention (utiliser de l’eau sur un feu d’huile peut aggraver la situation).
- Elle oriente vers le bon agent extincteur à utiliser (eau pulvérisée, poudre polyvalente, CO₂…).
- Elle est à la base de toute formation incendie, en entreprise comme à la maison.
Que l’on soit particulier ou professionnel, connaître les classes de feu, c’est pouvoir réagir efficacement tout en se protégeant et en limitant les dégâts. C’est aussi la première étape vers une véritable prévention incendie, que ce soit dans un bureau, un atelier ou un logement familial.
Les 5 principales classes de feu : explications simples et exemples
Les feux sont répartis en cinq grandes catégories, chacune correspondant à un type de matériau en combustion. Cette classification permet d’identifier rapidement le risque et d’agir avec les bons moyens d’extinction.
Classe A – Matières solides usuelles
Ce sont les feux les plus fréquents. Ils concernent des matériaux comme le bois, le papier, le carton, les tissus ou certains plastiques. On les retrouve aussi bien à la maison que dans les bureaux ou les entrepôts. Ces combustibles produisent des braises et se propagent par la chaleur.
Moyens d’extinction adaptés : eau pulvérisée, mousse, poudre polyvalente.
Classe B – Liquides inflammables
Essence, solvants, peintures, alcools ou hydrocarbures appartiennent à cette catégorie. Ce type de feu est particulièrement dangereux à cause de la volatilité des produits et des risques d’explosion.
Moyens d’extinction adaptés : mousse AFFF, poudre polyvalente, CO₂.
Classe C – Gaz combustibles
Cette catégorie regroupe les feux impliquant du butane, propane, méthane, ou d’autres gaz utilisés dans l’industrie ou à domicile. L’extinction se fait toujours en fermant la source de gaz, jamais en tentant d’éteindre les flammes seules.
Moyens d’extinction adaptés : poudre, uniquement après coupure du gaz.
Classe D – Métaux en combustion
Moins courants mais très difficiles à maîtriser, ces feux concernent des métaux comme le magnésium, l’aluminium ou le sodium. Ils surviennent surtout dans les milieux industriels ou les laboratoires.
Moyens d’extinction adaptés : poudres spéciales “classe D” uniquement.
Classe F – Graisses et huiles de cuisson
Spécifique aux cuisines, cette classe concerne les feux de friteuse ou de poêles contenant des graisses animales ou végétales. Ils sont très violents et ne doivent jamais être traités à l’eau.
Moyens d’extinction adaptés : extincteur à agent spécial classe F ou couverture anti-feu.
Quel extincteur pour quel type de feu ? Le guide pratique
Pour qu’un extincteur soit efficace, il doit être adapté à la nature du feu. Chaque agent extincteur agit selon un principe physique ou chimique précis : refroidissement, étouffement, interruption de la réaction en chaîne, ou isolement du combustible. Choisir le bon équipement est donc essentiel pour maîtriser un incendie rapidement et sans danger.
Les différents agents extincteurs
Il existe plusieurs types d’agents utilisés dans les extincteurs. Chacun présente des avantages spécifiques selon la situation :
- Eau pulvérisée : efficace sur les feux de classe A, elle refroidit le foyer et évite la reprise de flamme.
- Mousse (AFFF) : utile pour les feux de liquides (classe B), elle isole le combustible de l’air.
- Poudre polyvalente (ABC) : agit par étouffement et interruption de la combustion. Elle est efficace sur les classes A, B et C.
- CO₂ (dioxyde de carbone) : recommandé pour les feux électriques ou de liquides. Il ne laisse aucun résidu, mais ne convient pas aux espaces confinés.
- Agents spéciaux : conçus pour les feux de métaux (classe D) ou de cuisine (classe F), ils nécessitent un matériel dédié.
Associer le bon extincteur à chaque catégorie d’incendie
L’étiquette d’un extincteur indique toujours les classes de feu qu’il peut éteindre. Voici les correspondances les plus courantes :
- Extincteur à eau : classe A uniquement.
- Extincteur à mousse : classes A et B.
- Extincteur à poudre ABC : classes A, B, C – polyvalent, idéal pour les bâtiments mixtes.
- Extincteur CO₂ : classe B et équipements sous tension.
- Extincteur classe D : uniquement pour les feux de métaux.
- Extincteur classe F : pour les feux d’huile et de graisse de cuisson.
Les erreurs à éviter
Certaines interventions mal choisies peuvent aggraver la situation :
- Utiliser de l’eau sur de l’huile en feu provoque une projection violente.
- Pulvériser un extincteur sur un équipement sous tension sans vérification préalable du type peut provoquer une électrocution.
- Employer un extincteur non vérifié ou mal entretenu compromet son efficacité.
Focus sur les extincteurs écologiques et modernes
Les extincteurs évoluent : certaines marques proposent aujourd’hui des modèles sans PFAS (substances fluorées persistantes) pour réduire l’impact environnemental. D’autres innovent avec des systèmes de brouillard d’eau ou des extincteurs connectés, capables d’envoyer une alerte en cas de chute de pression ou de non-conformité.
Choisir un extincteur, c’est aussi penser à sa maintenance, à sa durée de vie, et à son adéquation avec le lieu d’installation. Un bon extincteur n’est utile que s’il est bien choisi, bien placé et bien entretenu.
Merci, on continue avec la suite dans le même esprit. Voici la prochaine section :
Extincteurs domestiques : que choisir pour la maison ou l’appartement ?
Même à la maison, un départ de feu peut survenir à tout moment. Court-circuit, cuisson laissée sans surveillance, bougie trop proche d’un rideau… Les risques domestiques sont nombreux. S’équiper d’un extincteur adapté n’est pas une obligation légale en Suisse pour les logements privés, mais c’est un vrai geste de prévention incendie.
Évaluer les risques domestiques courants
Avant de choisir un extincteur, il est utile de repérer les sources potentielles de feu chez soi :
- Cuisine : principal lieu d’origine des incendies (graisses, huiles, four, appareils électriques).
- Salon et chambre : présence de textiles, de bougies, de chargeurs ou de cigarettes.
- Sous-sol ou garage : stockage de produits inflammables, batteries ou bricolage électrique.
Identifier ces zones permet de mieux adapter la protection.
Choisir un extincteur polyvalent et compact
Pour un usage domestique, l’extincteur idéal est souvent un modèle poudre ABC ou à mousse :
- Il couvre les classes A, B (et parfois C selon le modèle).
- Il est facile à utiliser et sans entretien complexe.
- Il existe en formats compacts (1 ou 2 kg), pratiques pour une fixation murale discrète.
En complément, une couverture anti-feu est fortement recommandée, notamment dans la cuisine.
Où le placer pour une intervention rapide ?
Un extincteur doit être :
- Visible et facilement accessible, même dans le stress.
- Fixé près des zones à risque, sans être trop proche du foyer potentiel.
- Installé à une hauteur comprise entre 1,0 et 1,5 m pour une prise en main rapide.
Évitez les endroits encombrés ou enfermés (placards, tiroirs profonds), et veillez à ce que tous les occupants du logement sachent s’en servir.
Astuces pour un usage sécurisé
- Vérifiez la pression une fois par an (voyant vert sur la jauge).
- Ne manipulez jamais un extincteur pour tester : il pourrait perdre en efficacité.
- Si vous avez des batteries lithium-ion (vélos, trottinettes, smartphones), informez-vous sur les modèles spécifiques adaptés à ce risque.
À la maison comme ailleurs, un extincteur bien choisi et bien placé peut faire toute la différence en cas d’incident.
Face au feu : les bons réflexes en situation d’urgence
Quand un feu se déclare, la panique peut rapidement prendre le dessus. Pourtant, garder son sang-froid et adopter les bons gestes dès les premières secondes permet souvent de limiter les dégâts, voire de sauver des vies. Savoir comment réagir en cas de départ de feu est tout aussi important que de posséder un extincteur.
Comment réagir en cas de départ de feu ?
Avant d’agir, il faut évaluer la situation :
- Le feu est-il localisé ou déjà en train de se propager ?
- Existe-t-il une issue sûre pour l’évacuation ?
- Le feu touche-t-il un équipement électrique, une friteuse, un gazoduc ?
Si le feu est petit, contenu et que vous avez l’extincteur approprié à portée, vous pouvez tenter de l’éteindre. Sinon, l’évacuation est prioritaire.
Quand tenter d’éteindre ? Quand évacuer ?
Un extincteur est utile uniquement si :
- Le feu est naissant et accessible.
- Vous avez le bon type d’extincteur.
- Vous savez comment vous en servir.
Dans tous les autres cas, évacuez immédiatement, fermez les portes derrière vous pour freiner la propagation des flammes, et appelez les secours dès que possible. N’oubliez pas que la fumée tue plus que le feu lui-même.
Utiliser un extincteur : les 4 étapes simples
- Retirer la goupille de sécurité.
- Tester rapidement l’extincteur en dehors du feu.
- Visez la base des flammes, pas leur sommet.
- Balayez latéralement, de gauche à droite.
Utilisez de courtes pressions si l’extincteur le permet, pour économiser la charge en cas de reprise du feu.
En savoir plus avec notre guide pratique sur l’utilisation d’un extincteur.
L’importance de l’évacuation rapide et organisée
Chaque logement ou bâtiment devrait avoir un plan d’évacuation clair, même sommaire. À la maison, parlez-en avec les enfants : où sortir, où se retrouver, qui appeler. Dans les entreprises, une formation incendie permet d’automatiser ces réflexes et d’agir en équipe de manière efficace.
La meilleure intervention reste toujours celle qui a été préparée à l’avance.
Pourquoi suivre une formation incendie avec SafetyFirst ?
Posséder un extincteur ne suffit pas : encore faut-il savoir quand et comment l’utiliser, dans un contexte souvent stressant. C’est là que la formation incendie prend tout son sens. Apprendre à réagir face à un feu, c’est transformer une réaction instinctive en geste maîtrisé, avec calme et efficacité.
Avantages d’un apprentissage pratique et encadré
Chez SafetyFirst, les formations pour la bonne gestion des incendies sont conçues pour rendre chaque participant actif et confiant. Loin des cours théoriques en salle, les sessions s’appuient sur des exercices concrets : manipulation réelle d’extincteurs, mise en situation de départ de feu, réflexes d’évacuation, et identification des risques.
Le but : repartir avec des réflexes automatiques, utiles aussi bien dans un cadre professionnel que personnel.
Simulations réelles et maniement d’extincteurs en sécurité
Les stagiaires utilisent du matériel professionnel, sur des foyers de feu contrôlés. Cela permet de :
- Sentir la pression d’un vrai extincteur.
- Apprendre à viser correctement et agir rapidement.
- Comprendre les limites et conditions d’utilisation de chaque type d’agent extincteur.
Ce format pédagogique permet une intégration durable des gestes de sécurité.
Adapté aux entreprises, collectivités et particuliers
SafetyFirst propose des formations sur site, dans vos locaux, ou dans ses centres en Suisse romande. Les modules sont adaptables selon les besoins, le nombre de participants et le niveau de risque identifié. Que vous soyez responsable d’établissement, parent, artisan ou membre d’un comité de sécurité, vous pouvez y trouver une solution adaptée.
Une sensibilisation utile et accessible à tous
Comprendre les différents types de feu, choisir le bon dispositif anti-feu, savoir agir sans s’exposer : ce sont des compétences précieuses que chacun peut acquérir. La prévention commence par l’information, mais elle se renforce par l’action. Une formation incendie, c’est un pas concret vers plus de sécurité pour soi, pour les autres, et pour son environnement.
Comment réagir face à un feu de friteuse ? (scénario pratique)
Voici un exemple concret de situation à la maison, avec les gestes recommandés étape par étape :
- Coupez immédiatement la source de chaleur
Éteignez la plaque de cuisson ou la friteuse, sans tenter de déplacer le récipient. - N’utilisez surtout pas d’eau
L’eau déclenche une violente projection d’huile enflammée. Cela aggrave l’incendie. - Couvrez le feu avec une couverture anti-feu
Posez-la délicatement sur la casserole ou la friteuse pour étouffer les flammes. - Utilisez un extincteur classe F si vous en avez un
Ces extincteurs sont conçus pour les feux d’huiles et de graisses, sans danger de projection. - Si le feu ne s’éteint pas, évacuez et appelez les secours
Fermez la porte de la cuisine pour limiter la propagation, puis sortez rapidement.
FAQ sur la gestion des incendies
Peut-on utiliser de l’eau sur un feu électrique ?
Non. L’eau conduit l’électricité et peut provoquer une électrocution si l’appareil est sous tension. En cas de feu électrique, il faut utiliser un extincteur au CO₂ ou à poudre, et couper l’alimentation électrique dès que possible.
Un extincteur ABC suffit-il pour la maison ?
Oui. Un extincteur à poudre ABC est adapté à la plupart des risques domestiques : matières solides, liquides inflammables et gaz. Il constitue une bonne solution polyvalente, surtout s’il est complété par une couverture anti-feu dans la cuisine.
Combien de temps dure un extincteur ?
En moyenne, un extincteur a une durée de vie de 10 à 20 ans. Pour qu’il reste efficace, il doit être vérifié chaque année : contrôle de la pression, de l’état général, et remplacement si nécessaire.